Résidence AvistaVulcão: A Casa da Missão – du 3 au 16 février
Résidence à Capelo, près du volcan Capelinhos, sur l’île de Faial, avec l’organisation « AvistaVulcão », et le soutien de Culture Moves Europe & Goethe Institut
En quoi notre rapport à l’alimentation est représentatif de notre relation au vivant ?
Les humains font partie de la nature, et se nourrir est une façon d’incorporer le monde. Aujourd’hui, la mondialisation et l’industrialisation de l’alimentation nous ont éloignés des rythmes naturels, nous faisant oublier l’origine de ce que nous mangeons. S’alimenter de ce qui nous entoure est une façon de préserver ce lien, tandis que des pratiques symboliques comme des biscuits votifs, prenant la forme d’animaux ou d’éléments naturels, reflètent cette conscience du cycle des saisons.
Avec ironie, nous avons aussi joué avec ce désir d’essentialité et d’authenticité que partagent les touristes surtout dans des îles du bout du monde comme les Açores, alimentant fantasmes et images d’Epinal.
Alors, et si manger local signifiait manger des bouts de paysage ?
Recherches et expérimentations






Sous le regard du volcan, nous avons réalisé des biscuits ex-voto inspirés des Raivas portugais, des mets fumés au feu de bois en forme de coulées de lave, un banquet aux cailloux, des cartes postales comestibles en sucre, des images de touristes dévorant la terre, une vidéo générative aux glitchs rocailleux, et un atelier participatif autour du lien entre architecture, agriculture et paysage.
Inspirations pour les pièces du buffet



Avec ce travail culinaire j’ai cherché à m’emparer des gestes de transformation où la nourriture rejoue des mouvements géologiques.
Pétrir, enrouler, cuire, manger: des gestes archaïques qui convoquent des éruptions lentes ou soudaines, où la même force tellurique traverse le paysage, la matière et le corps. Des pâtes fermentées en forme de lave ou roche et des biscuits votifs façonnés à la main s’inspirent de figures anciennes offertes lors des solstices pour appeler le retour du soleil.
Les spirales dessinent des ventres féconds, des flammes enroulées, entrelaçant le corps et le paysage.
La cuisson au feu imprime des strates, des brûlures ; paysages fragiles qui passent par la bouche avant de renaître.





Atelier avec la communauté locale, à la micro-gallery Camarupa, Horta, Faial island





Série « Eaters », Anthony Pillette
Les images générées, à la fois grotesques et familières, montrent des personnages dévorant littéralement le paysage— ici des roches volcaniques servies rituellement—illustrant comment le tourisme réduit les territoires à de simples ressources.
Eat the landscape, ou, manger le paysage, manger la géographie.
Par l’absurde et l’excès, cette œuvre interroge : expérimente-t-on vraiment un lieu ou le consomme-t-on ? En mettant en scène ce festin surréaliste, cette série révèle une vérité dérangeante : dans sa forme extrême, le tourisme ne célèbre pas les paysages—il les dévore.
L’IA, comme le tourisme de masse, repose sur une extraction invisible des ressources et une forte consommation d’énergie. En l’utilisant pour Eat the Landscape, le projet interroge ce paradoxe : un progrès technologique qui promet l’exploration infinie tout en contribuant à l’épuisement des écosystèmes.
Sortie de résidence, galerie Camarupa, Horta
Workshop puis présentation, projection de la vidéo sur un sol en cailloux, buffet de roches et crackers en forme de lave volcanique, biscuits ex-votos





This project was funded by the European Union’ and the Goethe-Institut.
This work was produced with the financial assistance of the European Union. The views expressed herein can in no way be taken to reflect the official opinion of the European Union.