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Paléo-énergétique

Résumé de l'intervention de Cédric Carles et Thomas Ortiz.

Intro

Depuis une quinzaine d'années, nous faisons des recherches et des projets autour des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Nous avons créé le projet paléo-énergétique car il nous manquait des outils historiques, une sorte de conservatoire nationale des bonnes idées oubliées. Des inventions ont forcément disparues et ce pour plusieurs raisons : des inventeurs un peu fous qui n'ont pas communiquer, d'autres meurent avec leurs idées brevetées, des luttes de pouvoirs, des lobbies industriels, et aussi l'oscillation du prix du pétrole, car quand il est peu cher, cela ne vaut pas le coup de développer les énergies renouvelables ou l'efficacité énergétique.

Paléo-energetique se présente sous la forme d'une frise chronologique écrite à plusieurs qui démarre autour de 1780. Vous pouvez la retrouver sur le site Web http://paleo-energetique.org ou bien en version papier. La version papier a été exposée une douzaine de fois, c'est une manière d'intégrer les personnes âgées dans le projet ou des personnes qui ne souhaitent ou ne peuvent pas utiliser l'ordinateur. Cela fonctionne donc sur l'intelligence collective, sur la recherche citoyenne, les gens nous envoie des innovations. Jusqu'à présent l'équipe est composée d'une quarantaine de personnes (chercheurs, étudiants, retraités, etc.) et une cinquantaine d'inventions sont présentées, sachant que nous n'avons pas encore tout mis. Le projet est répliquable dans d'autres territoires que la France, il sera traduit en 7 langues : français, espagnol, japonais, anglais, arabe, … D'ailleurs nous irons à la Cop22 à Marrakech.

Nos objectifs sont les suivants :

  • Créer un socle commun de connaissance pour se référer à une histoire de l'énergie ;
  • Nourrir la transition énergétique avec des images qui ne sont pas réservées aux scientifiques, car c'est une histoire qui appartient à tout le monde. Ça parle d'inventeurs, d'histoires, de luttes de pouvoirs, des choses que l'on peut dévorer comme un roman quand on s'y plonge ;
  • Investiguer le passé pour retrouver des inventions, très inspirantes, low tech, car pas de terres rares ou de matériaux haute technologies ;
  • Valoriser le patrimoine existant
  • Les brevets étant dans le domaine public, tout le monde pourrait les recréer, notamment les communautés open source

Quelques exemples

1876 — 1882. Imprimante-presse solaire / Augustin Mouchot + Abel Pifre. Lors du meeting de l’Union Française de la Jeunesse au jardin des Tuileries le 6 août 1882, l’ingénieur Abel Pifre utilise un concentrateur pour alimenter en force mécanique une presse Marinoni capable de tirer jusqu’à 500 exemplaires par heure d’un journal, nommé pour l’occasion « Soleil-Journal ».


1874 - L'île mystérieuse de Jules Verne

Le milieu scientifique fréquente aussi le milieu littéraire et c'est ce qu'on essaie de faire avec notre projet. L'histoire de l'énergie ce n'est pas que la technique, c'est aussi l'imaginaire collectif : artistes, écrivains, peintres, qui inspirent les scientifiques et créent des archives de leur temps.

L’Ile Mystérieuse de Jules Verne est une robinsonnade qui mêle science et fantastique. Le rapport à la nature, aux ressources et à leur exploitation est l’un des thèmes majeurs du roman. Les personnages reparcourent toute l’histoire technologique de l’humanité, jusqu’à ce que la métallurgie, la chimie et même l’électricité soient maîtrisées !

“ Oui, mes amis, je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisables et d’une intensité que la houille ne saurait avoir.”


1901 - “Travail” un livre d'anticipation de la société post charbon écrit par Emile Zola

En 1901, inspiré par les inventions d'Auguste Mouchot, Émile Zola publie “Travail”. Ce roman de Zola est une œuvre d’anticipation sur le progrès social et les évolutions industrielles. Fasciné, l’écrivain a observé et admiré les progrès techniques lors des expositions universelles de Paris. Zola qui a visité l’exposition de 1878 s’est souvenu du capteur solaire de Mouchot. Dans Travail, le héros de ce roman messianique, voulant améliorer la condition humaine, crée une cité du bonheur, cité utopique dans laquelle : « son oeuvre serait achevée […] le jour où il aurait donné à la Cité nouvelle l’électricité bienfaisante sans la mesurer, à discrétion ». Le héros imagine toutes sortes d’appareils utilisant tout d’abord l’énergie fossile, mais « l’épuisement possible du charbon » le terrifie. Zola reprend ici l’argumentaire d’Augustin Mouchot. Le héros du roman pense alors à l’énergie de l’eau, des rivières, des marées, puis le solaire apparaît comme la seule énergie future susceptible d’émanciper l’humanité : « c’était donc au soleil secourable qu’il s’agissait de s’adresser directement, de capter la chaleur solaire et la transformer, à l’aide d’appareils spéciaux […]. Son rêve avait occupé déjà d’autres cerveaux, des savants étaient parvenus à imaginer de petits appareils qui captaient la chaleur solaire et la transformaient en électricité […]. Et c’est par l’énergie solaire que la Cité du bonheur, que les hommes vivront […] sous le grand soleil bienfaisant, notre père à tous » sources : Georges-François Pottier, Archives départementales d’Indre-et-Loire + image Gallica BNF Paris . L'idée développée par Zola est de capter l'énergie solaire abondante et de la stocker, tout comme ce projet actuel de stockage thermique dans un château d'eau …


1945 — 1951 : Camion à hydrogène (hydrogène fabriquée avec un moulin à eau)

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, il y a pénurie d'énergie. Cela se vérifie souvent, quand les sociétés sortent de leur zone de confort, il y a pas mal d'inventions sur l'énergie car les ressources se font rares.

M. Louis Hubault et M.G.Dubled ont mis au point un camion Saurer 1929 roulant à l’hydrogène. L’hydrogène était produit par eux-mêmes avec un moulin à eau, une turbine de 35cv, un électrolyseur, deux dynamos, une installation de distillation pour obtenir de l’eau très pure, deux gazomètres, un pour l ‘oxygène un pour l’hydrogène et un compresseur pour comprimer l’hydrogène à 350 atmosphères dans des réservoir fixes pour ensuite alimenter les bouteilles du camion à 200 atmosphères. En 1950, avec un professeur du lycée technique de Narcet, M. Maxence de Feyter, ils ont construit un arbre à cames pour entraîner les soupapes amenant l’hydrogène. En 6 ans ils ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres sans incidents à l’insu de l’inspecteur des Mines.


1979-Voiture à hydrogène (hydrogène fabriquée avec un concentrateur solaire)

Le concentrateur solaire de Jean-Luc Perrier (50 kw) pouvait transformer l'énergie solaire en hydrogène par électrolyse de l'eau. Le concentrateur chauffait de l'eau en son foyer central et la vapeur sous pression produite faisait tourner une génératrice électrique nécessaire au processus. Un véhicule modifié selon le principe des équipements G.P.L. pouvait ainsi tourner en ne rejetant que de la vapeur d'eau. Il sortira un ouvrage de référence “ Énergie solaire : état actuel des applications” aux Editions techniques et scientifiques françaises en 1979.


1979 - Panneaux solaires thermiques sur la maison Blanche

En 1979, Jimmy Carter, dans un geste visionnaire, a installé des panneaux solaires thermiques sur le toit de la Maison Blanche. Cette installation symbolique a été démontée en 1986 dès la présidence Reagan. En 1991, UNITY COLLEGE, un centre d' apprentissage soucieux de l'environnement dans le Maine a acquis les panneaux et les a installés sur le toit de leur cafétéria. → En 2010, nos dexu paléo-héros zurichois Roman Keller et Cristina Hemauer exhument l'histoire oubliée de ces panneaux solaires qui sont entrés désormais définitivement dans l'histoire américaine, ce projet d'art donnera suite à une campagne populaire “put solar on it” pour la ré-installation de panneaux solaires sur la Maison Blanche.


1981 - Les piles alcalines sont rechargeables par l'un de leurs inventeurs Karl Kordesch

Les piles alcalines dites « jetables », si présentes dans notre quotidien, ne sont pas réellement à usage unique. Karl Kordesch, l’un des inventeurs de la pile alcaline, l’avait démontré au début des années 1980 et voulait qu’elle soit réutilisable. Si on l’avait suivi, on aurait pu réduire le gaspillage énergétique actuel et les impacts environnementaux des piles…et aussi faire beaucoup d'économies d' € et de $… Avec une nouvelle loi sur l'obsolescence programmée, c’est donc le moment pour l'équipe Paléo-énergétique de se pencher à nouveau sur ces piles alcalines si peu efficaces (une pile alcaline demande à peu près 50 fois plus d’énergie pour sa fabrication qu’elle n’en délivrera lors de son utilisation), et de reprendre l’histoire de la pile alcaline régénérable. C'est le premier brevet exhumé par paléo-énergétique qui sera mis en open-source.

Regen Box

Regen Box est un régénérateur, qui sera proposé en open source, capable de régénérer tout type de pile, dont les piles alcalines dites à usages uniques et les piles Ni-Mh dites rechargeables. Ce projet est le premier du genre. En effet, il est issu de la recherche collaborative paléo-énergétique. Il a été amené au programme de recherche par un membre paléo-chercheur qui prototypa cet objet le premier, s'inspirant d'un ancien brevet de 1980 tombé dans le domaine public. Regen Box se veut écologique et également anti-obsolescence programmée. Article dans le journal Le Parisien du 16/09/16 ou en pdf.

Article sur Makery.info.

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