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Conférence donnée par Jérôme Abel de l'association Reso-nance Numérique, le mercredi 13 janvier au Campus des Sciences et Techniques d'Avignon, dans le cadre des Réanih-ma #2, rencontres étonnantes de l'art, du numérique et de l'interaction homme-machine.
2015-2016 : projet ∞, Reso-nance Numérique
Durant l'année scolaire 2015/2016, Reso-nance Numérique est en résidence de création au Campus des Sciences et Techniques d'Avignon pour produire avec les élèves et les enseignants une installation artistique : ∞. Celle-ci traite des médias, de leur concurrence dans une course en circuit fermée, infinie, et de l'automatisation de l'information.
L'infini est un outil mathématique, philosophique et bien plus encore. Mais au niveau physique, il semble qu'il y ait une limite minimale (longueur de Planck) et maximale (finitude de l'univers). L'infini est le symbole aujourd'hui du manque de courage des sociétés humaines industrialisées pour s'ajuster aux limites naturelles de notre Terre. Car les sociétés non industrielles ne prennent que ce dont elles ont besoin, pas nous.
Les médias eux, à travers l'information en flux tendu, la surenchère émotionnelle, sont le reflet d'une société qui se parle mal. Dans ce document, je m'amuse à tisser des parallèles entre les enjeux que je considère comme majeurs et des œuvres artistiques ou scientifiques. Pour la forme, j'ai choisi le diaporama d'images et de vidéos comme si on pouvait embrasser le monde en quelques images, volonté matérialisée dans la plaque de la sonde Pioneer 1 et 2 en 1972 et 1973, et le disque d'or des sondes Voyager 10 et 11 en 1977. Et si chacun d'entre nous rassemblerait 100 images pour décrire sa vision du monde ?
La grotte Chauvet, découverte en 1994, a été protégée et récemment reconstituée grandeur nature sur un autre site accessible aux visites, la Caverne du Pont d'Arc. Ces dessins m'ont impressionné par leurs élégances, le sens du trait, des proportions. Et le support, même légèrement travaillé et aplani, reste irrégulier. Je met au défi notre assemblée de faire mieux.
Mais pourquoi ces hommes préhistoriques ont-il dessiné ? Avec un environnement aussi hostile, pourquoi perdre son temps à dessiner des animaux ? Continuons le raisonnement, pourquoi danser, jouer de la musique ? Et bien, l'Art, ne laissons pas dire le contraire, est d'une nécessité absolue. Ici, les dessins représentent des animaux à attraper, à éviter, à tuer : chevaux, bisons, ours, … On peut imaginer un très long temps d'observation pour pouvoir reproduire de mémoire la forme des animaux. Pour eux, il faut s'approprier le monde, le comprendre pour pouvoir y survivre, et défier ces animaux, ne plus avoir peur.
Aujourd'hui, pour face aux enjeux environnementaux et aux dérives structurelles des organisations politiques et économiques, il faudrait s'inspirer des anciens, revenir aux fondamentaux, à la matière, aux relations humaines. Comprendre le monde, c'est le faire sien, le sentir, y agir, et nous en sentir responsables.
2014 : pollution atmosphérique en Chine (source)
Le monde est toxique. L'impact des activités humaines depuis la révolution industrielle est dorénavant visible dans le sol de la Terre, on parle d'époque Anthropocène. Après avoir voulu survivre, l'homme a domestiqué les animaux, la nature, jusqu'à s'en croire, dans son infinie démesure, propriétaire, et maintenant tortionnaire. L'homme s'est coupé de son environnement, alors que nous faisons système, nous sommes interdépendants : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.” (1ère loi de Thermodynamique). Nous ne créons rien, nous transformons.
Voulant être rationnel, nous le sommes pas. Nous devons respirer pour vivre, alors n'envoyons pas dans l'air des produits toxiques. Nous devons manger, alors cultivons la terre sans pesticides, élevons les animaux à maturité, de façon respectueuse, sans chimie. Etc, etc. Cette distance, vis-à-vis de la matière, de l'environnement qui nous entoure, est le reflet d'une perte de connaissances élémentaires. Faisons l'exercice suivant : arrêtons-nous un instant, sommes-nous capables d'expliquer comment ont été fabriqué les objets qui nous entourent (extraction, transformations, transport, impacts sociétaux et environnementaux), comment s'est développé la faune et la flore ?
Ce qui est gênant c'est que cette image de pollution en Chine, nous l'avons déjà vu dans des œuvres d'anticipation en livres, bandes dessinées, films, peintures, etc. Nous semblons nous embarquer dans une expérience collective qui consiste à réaliser les pires scénarios catastrophes, on parle de distopies par opposition à utopies.
1877 : Claude Monet, série de 12 tableaux sur la gare Saint-Lazare à Paris.
Ici, avec Claude Monet, on sent bien l'oppression des fumées. La technique n'est pas neutre. L'arrivée des machines à vapeur a permis de produire plus et plus vite, mais a créé en contre-partie un environnement oppressant : concentration dans les villes, conditions de vie et de travail difficile, pollution, déforestation, coupures des paysages avec les lignes de train, … Dès le début, des artistes, scientifiques, des penseurs ont réagi face à ces changements pendant que d'autres ont vanté les mérites du “progrès”.
2011 : Duzhen Jun,The tower of Babel: Pollution
Aujourd'hui, l'homme extrait de la terre toutes les matières nécessaires à la fabrication du plastique, du verre, du fer, de l'acier, de l'aluminium, du charbon, du gaz, etc. Chaque objet de notre quotidien est composé de ces matières.
L'homme s'approprie la nature de façon abusive par l'intermédiaire des brevets sur le vivant (exemple du Margousier en Inde) ou via le marché des graines vendues par Monsanto qui ne peuvent se reproduire.
Le monde paysan est en déroute. Les agriculteurs se sont installés dans un mouvement qui dénature leurs métiers en faisant d'eux des exploitants agricoles. Heureusement, le productivisme montrant ses effets pervers, une agriculture paysanne, responsable, commence à refaire parler d'elle.
2014 : En Chine, des hommes remplacent les abeilles (source)
Les chinois ont envoyé tellement de pesticides dans les années 80 sur leurs cultures, qu'il n'y a plus assez d'abeilles pour renouveler les plantations. On s'aperçoit alors un peu tard du “travail gratuit” effectué par les abeilles. L'exemple est saisissant : par cynisme, et par manque d'observation et de recul, l'homme résoud un problème et en génére un encore plus compliqué à résoudre. De fait il casse le cycle naturel et il est obligé de compenser par une prothèse celle-ci payante : le travail dans les arbres. La population des abeilles décroit partout dans le monde, comme un révélateur de nos dérives en matière de respect du vivant.
Les artistes s'inspirent de la nature et la modèle. Le Land Art (Art du paysage) est la construction de formes dans la nature ou dans les villes. Le plus souvent cela consiste à utiliser des éléments naturels et éphémères. Ici, la spirale est créée en utilisant une roche noire. Selon les niveaux de l'eau, elles est visible ou non.
Ces œuvres nous parlent de notre rapport avec la nature, de la possibilité de jouer avec elle. En général, il s'agit d'endroits difficiles à atteindre, accessible par la marche. L'importance de voyager à pied, d'avoir une expérience concrète et réelle du paysage constitue souvent un deuxième niveau de lecture. La critique des moyens de transport par les écologistes du XXe siècle nous a permis de voir que, si on additionne les coûts d'une voiture et le temps nécessaire pour les payer, le transport en voiture ne serait pas plus rapide que celui à vélo. En comptant les effets indésirables de la pollution atmosphérique et des déchets, que doit gérer la société, cela pourrait même descendre en dessous.
2006 : Chris Jordan, série de photo-montages Running The Numbers
Le monde numérique est censé être un monde virtuel, mais il ne l'est qu'en apparence. Il ne faut pas oublier que sous le capot, les composants sont à base de Cuivre, Silicium, Antimoine, Tungstène, Germanium, Gallium, Fluorine, Cobalt, Palladium, Platine, Titane, Indium, Lithium, Niobium, Molybdène, et de ce que l'on appelle les terres rares. Ces métaux sont stratégiques puisqu'ils composent la plupart des appareils électroniques. La demande ne cesse de croître, dûe aux effets de mode, à la non réparation des appareils, aux “data centers” de Google ou Amazon. Cela génère une forte croissance des problèmes : la consommation électrique nécessaire à leur fonctionnement et à leur refroidissement, les déchets électroniques envoyés aux pays du Sud, les conditions de travail des grandes entreprises comme Samsung ou Amazon.
Quelques ressources : La face cachée des TIC, Infographie terres rares, De quoi est fait un IPhone ?
2009 : Swoon, The Swimming Cities of Serenissima
Trois embarcations de fortunes construites avec des déchets parcourent un trajet allant de Slovénie jusqu'à Venise, semblables à des naufragés de sociétés modernes après une catastrophe. Depuis 1994, on parle d'un septième continent … de plastique, situé dans l'océan Pacifique. Tous ces plastiques suivent les courants, on en retrouve partout dans les océans. Certains de très petites tailles sont ingérés par les poissons et reviennent ainsi dans la chaîne alimentaire.
1819 : Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse
Les méthodes de production à la chaîne s'exportent sur les animaux (porcs, poussins, poules, vaches, …). L'animal devient une chose, un objet, un produit. Aujourd'hui, ces questions reviennent au goût du jour via le problèmes écologiques liés à la trop grande consommation de viande, mais aussi aux conditions de vie, d'élevage et d'abattage des animaux. Tout ce qu'on fait à l'animal annoncent les prémisses de ce qu'on peut faire aux hommes.
La machine décuple les possibilités de l'homme, c'est indéniables, mais elle s'intègre dans les tous les domaines d'activités, sans qu'on puisse en mesurer les effets négatifs. Ce phénomène d'automatisation des tâches, divise le travail, assèche la créativité et le plaisir de faire, crée des conflits et du gâchis.
2000 : Wim Delvoye, Cloaca
Les automates existent depuis au moins Héron d'Alexandrie en 100. Ils semblent avoir été conçus au départ pour divertir et pour comprendre. Dans ces deux exemples, l'idée est de pouvoir reproduire le système digestif d'un canard ou d'un être humain. La machine reproduit le vivant.
1738 : Jacques De Vaucanson, Canard digérateur
1982 : Godfrey Reggio et Philip Glass, Koyaanisqatsi
Le film fait parti d'une trilogie. Il s'inspire des penseurs écologistes : Jacques Ellul, Ivan Illich et Leopold Kohr. Il s'agit d'images accélérées ou ralenties du monde réel, commençant par des décors naturels et parcourant les sociétés industrielles. Les images étant distantes des événements, vues de haut, j'ai toujours imaginé que cela pourrait être la vision d'un extra-terrestre visitant notre Terre et trouvant notre monde beau et barbare.
2011 : Chris Burden, Metropolis II
Chris Burden est connu pour ses performances très physiques et ses installations traitant de la science et de la politique. Dans cette installation, 1100 voitures circulent sur 18 autoroutes. La circulation semble dense, à la fois folle et prodigieusement ordonnée. En vérité, il faut tout de même une assistance humaine pour surveiller le bon fonctionnement de l'installation. L'artiste semblait vouloir parier sur un futur où les voitures se conduisent seules.
Le titre s'inspire d'un collage de Paul Citroen et du film de Fritz Lang, tout deux évoquant une ville immense et moderne. Dans ce “toujours plus”, toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus de techniques, le spectateur est embarqué entre deux visions de l'avenir, celle d'un progrès prometteur et celle d'un chaos de machines et de structures artificielles ne laissant plus de place au vivant.
1968 : Jacques Rouxel, Les Shadoks
“Les Shadoks sont excessivement méchants et idiots. Ils construisent des machines improbables qui ne fonctionnent pas, le plus souvent sous l'impulsion du Professeur Shadoko.” Voir quelques vidéos.
Je dirais pour ma part que les Shadoks retournent la logique contre elle-même. Nous nous imaginons comme une société rationnelle mais sur beaucoup de points nous ne le sommes pas, comme dit plus haut.
1978 : Jean Tinguely, Méta-harmonie
“Méta-Harmonie est constituée de rouages dont certains sont colorés en rouge, jaune, bleu, assez semblable à un gigantesque mécano. Déjà, les machines à peindre de Tinguely parodiaient dans les années 1960, l'acte créateur. Le traditionnel rapport de l'artiste avec la matière, qui passait précédemment par un « savoir-faire » s'est considérablement modifié. La machine a assimilé beaucoup des capacités techniques de l'artisan. L'artiste se rapproche d'avantage de l'ingénieur ou du maître d'œuvre. Il ne fabrique plus ses matériaux de base mais les récupère. C'est la patine de l'humanité que recherche Tinguely dans ces vieux morceaux de ferraille, ces roues usées. Le passage au sein même du Bauhaus de la pièce unique à la pièce usinée en série illustrait déjà cette reconnaissance de l'apport de la machine dans les processus créatif.” (source et vidéos)
2013 : Eric Van Hove, V12 Laraki
“Reconstitution, à l'échelle, d'un moteur 12 cylindres dont l'histoire est un peu particulière. Abdeslam Laraki, constructeur automobile casablancais, conçoit il y a une dizaine d'années une voiture de sport, la Fulgura, entièrement produite au Maroc, à l'exception du moteur, qui provient des usines Mercedes. C'est à partir de ce constat d'incomplétude qu'Eric van Hove, dont c'est ici la première exposition personnelle en France, décide d'achever, à sa manière, le projet Fulgura. Pendant à peu près un an, l'artiste va faire réaliser par une quarantaine d'artisans marocains l'ensemble des 465 pièces du moteur d'origine, mais chaque réplique sera confectionnée à la main, à partir de matériaux et de techniques propres au métier de chacun d'entre eux.” (source)
2011 : Roman Verostko, Algorithmic Poetry for a Three Story Wall
Pionner de l'art algorithmique, il conçoit depuis les années 60, des programmes informatiques pour contrôler le feutre d'une table traçante, ou y ajouter des pinceaux.
Ressources : Arts et Machines, Exposition Art et Machine et artplastoc.
Le système technique ne préserve pas l'Homme, celui-ci est sommé de s'intégrer à la Machine, même jeune. Le processus de division du travail dépossède le travailleur de son savoir-faire.
2004 : Michael Wolf, The Real Toy Story
“Avec son projet The Real Toy Story, Michael Wolf a documenté le quotidien d’ouvriers chinois travaillant dans les usines de jouets. C’est après avoir acheté de nombreux jouets à son fils Jasper qu’il a remarqué que sur chacun de ces jouets était indiqué « Made in China ». Une curiosité propre à tout photographe professionnel l’a incité à enquêter sur l’envers du décor, et cette série The Real Toy Story est née après que Michael ai pu visité 5 usines du centre de la Chine.” (source)
2014 : Julien Maire, Man at Work
“Avec le projecteur stéréolithographie 1.0 “Man at Work”, Julien Maire propose un jeu conceptuel sur ce vieux mythe du cinéma en relief, aujourd'hui popularisé aussi bien dans les salles obscures que dans les produits électroniques de consommation de masse. Mais son cinéma en relief est profond, autant symboliquement que littéralement. Le film en boucle présenté montre un personnage creusant inlassablement un trou: soustrayant la terre ici pour l'accumuler là. Comme dans les technologies actuelles de fabrication, soustractives ou additives…” (source)
1980 : Stelarc, The Third Hand
“Stelarc est un artiste australien performer qui se fit d’abord remarquer grâce à ses travaux artistiques sur la suspension avant de décider d’utiliser son corps pour explorer les interfaces homme machine (il a en effet comme projet de se faire implanter quelques artéfacts de robotique dans le corps). Il mêle donc le corps biologique à des composants électroniques ou robotiques suivant le principe que le corps humain est obsolète. […]
“J’essaie d’étendre les capacités du corps en utilisant la technologie. J’utilise par exemple des techniques médicales, des systèmes sonores, une main robotique, un bras artificiel […] Ce que je préconise ce n'est pas d'adapter l'espace à notre corps, mais au contraire de remodeler notre corps.”” (source)
2008 : Daito Manabe, Face Visualizer
1862 : Guillaume Duchenne, Mécanique de la physionomie humaine
“Le luddisme est, selon l'expression de l'historien Edward P. Thompson, un « conflit industriel violent » qui a opposé dans les années 1811-1812 des artisans – tondeurs et tricoteurs sur métiers à bras du West Riding, du Lancashire du sud et d'une partie du Leicestershire et du Derbyshire – aux employeurs et manufacturiers qui favorisaient l'emploi de machines (métiers à tisser notamment) dans le travail de la laine et du coton2. La lutte des membres de ce mouvement clandestin, appelés luddites ou luddistes, s'est caractérisée par le « bris de machines ».”
2011 : CV Dazzle
“CV Dazzle explore comment la mode peut être utilisé comme un camouflage contre les techniques de reconnaissances faciales, utilisés par les caméras de surveillance.”
“Le camouflage disruptif (”Dazzle“) était une technique de camouflage de la première guerre mondiale, destinée à protéger un navire des tirs d'artillerie et de torpilles, en empêchant l'adversaire d'estimer avec précision sa position et son cap. Attribué à l'artiste Norman Wilkinson, ce camouflage repose sur un motif complexe formé d'un enchevêtrement de lignes irrégulières et de couleurs très contrastées, afin de briser la silhouette du navire.” (source)
1974 : Théodore Nelson, Computer Lib
Les mouvements Hacker et des logiciels libres des années 60-80 est à l'origine d'un bouleversement culturel : partage des données, mutualisation des compétences, décentralisation, libre circulation de l’information.
Aujourd'hui, ces principes irriguent tous les domaines (science, éducation, arts, matériel, santé, habitat, agriculture, …) et dessinent les contours d'une société souhaitable, celles basée sur la convivialité et les communs.
Ressources : Société libre, Cultures libres.
2015 : Framasoft, Dégooglisons Internet
“Au milieu des multinationales tentaculaires, quelques organisations non-lucratives continuent de lutter activement pour un Web ouvert et respectueux des internautes.”
“Alors que le « Buen Vivir » vise à remplacer l’accumulation aveugle de la croissance économique par une forme de croissance qui profite directement au bien-être du peuple équatorien, le « Buen Saber » vise à créer des communs de la connaissance ouverts qui faciliteront une telle transition ; à travers le projet de recherche Free/Libre Open Knowledge (FLOK), l’Équateur entreprend de refonder son économie en déclenchant une transition nationale vers une société de la connaissance libre et ouverte.” (source)
2003 : Open Source Ecology
“Open Source Ecology (OSE) est un réseau de fermiers, d’ingénieurs et de supporters dont l’objectif est la production du Global Village Construction Set (GVCS). Tel que décrit par Open Source Ecology, « le GVCS est une plateforme technologique ouverte qui permet la production aisée des 50 machines industrielles nécessaires pour construire une petite civilisation avec tout le confort moderne ». Des groupes à Oberlin, Ohio, Pennsylvania, New York et en Californie développent des plans, et construisent des prototypes qui sont ensuite envoyés dans le Missouri. Les machines sont construites et testées sur la Factor e Farm dans le Missouri.”
2010 : Fablab House
“The objective is to design an integral solar house with the technologies of our time, which will generate maximum resources with minimum investment. A house built for people, committed to creating the city, and connected with the whole world.”
762 : Ville ronde de Bagdad
“Ville ronde de Bagdad (appelé aussi: La Cité de la Paix, en arabe: Madinat-As-Salam) est une ancienne ville construite dans la partie ouest de Bagdad, entre 767 et 912 après JC. Dans ce territoire inclus la Maison de la Sagesse (al-Bayt al-Hikma)”.
Notez la place accordée aux jardins, prémisses des cités jardins ?
“La Cité-jardin est un concept théorisé par l'urbaniste britannique Ebenezer Howard en 1898, dans son livre To-morrow : A peaceful path to real reform. C'est une manière de penser la ville qui s'oppose à la ville industrielle polluée et dont on ne contrôle plus le développement pendant la révolution industrielle et qui s'oppose également à la campagne (considérée comme trop loin des villes).”
2014 : Fab City
“Imaginons que la Ville puisse s'appuyer sur les ressources présentes sur son territoire pour accéder à une plus grande autonomie. Imaginons que la Ville puisse nourrir ses habitants et permettre le développement d’une production locale. Utopie ? Non, bien sûr ! Barcelone et São Paulo nous montrent l'exemple, une nouvelle organisation de la Cité y est engagée.
FAB CITY est un concept né en Europe dans le sillage des FAB LABS, promus depuis 10 ans par le M.I.T (Massachusetts Institute of Technology). Ouvrir des fablabs dans tous les quartiers, c'est le tissage, en ville, de liens entre le monde de l'industrie et de l'agriculture. C'est la mise en place de nouveaux réseaux d’échanges et de partages, de l’agriculture urbaine, de micro-usines locales, d’événements permettant la fertilisation croisée des désirs et des pratiques.” (source)
2001 : Cradle to Cradle
“Du berceau au berceau (Cradle to cradle pour les anglophones, aussi abrégé en C2C), est une partie de l'écoconception mais aussi un concept d'éthique environnementale ou de philosophie de la production industrielle qui intègre, à tous les niveaux, de la conception, de la production et de la réutilisation du produit, une exigence écologique dont le principe est zéro pollution et 100 % réutilisé. En simplifiant, un produit fabriqué doit pouvoir, une fois recyclé, produire à nouveau le même produit, seul un ajout d'énergie renouvelable intervenant dans le cycle.”
1899 : Maurice Koechlin s'inspire de la structure d'un fémur pour concevoir les pieds de la Tour Eiffel
“Le biomimétisme des activités humaines. C'est un domaine émergent de la recherche qui comprend des sous-domaines tels que la bionique et la bioassistance, l'architecture biomimétique. Il s'agit d'une ingénierie inspirée du vivant qui cherche à tirer parti des solutions et inventions produites par la nature (les écosystèmes, les services écosystémiques) ; solutions sélectionnées parmi de nombreuses autres depuis 4 milliards d'années, efficace d'échelles nanométriques aux échelles macroscopiques et écosystémiques.” (source)